L'Entre-Deux Mondes : Acte VII, scène 2

Publié le par Le Balafré

Plus tard...

 

 

 

Face à l'oeil acerbe, mais tellement vrai de la Diseuse d'Image, le Taciturne se concentrait sur le discours qu'il allait devoir prononcer pour l'Eternité : en effet, depuis leur retour du Bouge, les cinq Combattants, remontés à bloc, voulaient au plus profond de leur être, dédier leurs aventures nordiques à leurs futures épouses, sachant pertinemment que ces témoignages seraient à jamais perdus s'ils échouaient.

 

Ce côté témoignage néologistique, se disait le Créateur Cruel, est vraiment excitant. Deviner la surprise de sa propre femme qui visionnera cette scène dans cinq, dix ou vingt ans pour les plus pubères d'entre-nous, provoque une émotion particulière, mystique.

 

Les détails du cadrage réglé, tous les yeux se fixèrent sur le Taciturne, assis posément devant la Diseuse.

 

Il commença :

 

- Tu t'appelles X, je m'appelle Y. Je ne te connais pas encore et tu ne me connais pas, mais sache lorsque tu m'entendras et verra cette image du passé que je t'aime. Humpf!

 

- C'est tout? demanda le Balafré. Alors à moi. Tu sais ma chérie, nos vies se seront croisées lorsque tu me verras dans la boîte du Créateur; mais je sais que la vie me sera difficile si tu n'existais pas...

 

- Bon, coupa le Créateur Cruel, dis-lui, franchement ce que tu veux!

 

- Ah oui! Tu baises, prononça le Balafré, non, parce que si tu ne peux contenter mon totem, excuse la taille, tu ne m'intéresseras pas!

 

- Voilà une déclaration tout en romantisme! s'exclama le Paradoxal. C'est mon tour : nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes aimés, tu étais ce que je désirai et je mourrai de te savoir éloigné de moi! Reviens-moi, Roger, fier pédestrian!

 

- Il n'y a mˆme pas un "poil" ou un "cul" ou encore un "sexe" dans ton allocution! s'énerva le Créateur Cruel.

 

- Alors, moi je dis, dit le Faiseur d'Idylle, avec des arguments pareils, tu vas te choper des maladies.

 

- Humpf! Puisque tu es si malin, rétorqua le Taciturne pour défendre le Paradoxal, fais mieux.

 

- Alors, moi je dis, ma chérie, je viens donc de partouser avec mes amis dans l'allégresse la plus fournie possible et je dois t'avouer que tu pourras nous rejoindre dès que tu te sentiras prête à sauter le pas! Même le chat est passé à  la casserole et à la vue de sa mine réjouie, cette expérience restera dans les anales!

 

- C'est plutôt un cas de divorce que tu viens t'immortaliser, remarqua le Balafré.

 

C'était le tour du Créateur Cruel :

 

- Ma chérie, tu dois sûrement apprécier cette délicatesse de ma part, ayant vécu tant d'années ensemble. Mais aujourd'hui, tu me fais chier avec tes réticences sexuelles et j'aimerai que tu puisses satisfaire mes pulsions multiples!

 

- Bon alors accouche! interrompit le Faiseur d'Idylle.

 

- J'aimerai te bouffer tout ce qui est bouffable chez toi, ma chérie, du crustacé jusqu'au Mont de Vénus, en n'oubliant pas tes mamelles pulpeuses!

 

- Diantre! fit le Balafré, voilà  bien une déclaration MDB!

 

Chacun se félicita de sa prestation, porta un toast à ce moment de l'Histoire, marqué par sa qualité et sa portée philosophique.

 

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L
mon chéri, je sais pas à quoi tu carbures, mais va falloir arrêter!<br /> PS : tu pourrais peut-être trouver des noms pour les moitiés et les enfants des MDB?
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